Avant l’ouverture du salon Vinitaly 2014, Vito Catania – propriétaire du Domaine Gulfi en Sicile – revient sur les récentes déclarations faites au sujet de l’impact du changement climatique sur le vignoble en Italie et dans le monde.
Les vignobles en Sicile souffrent ils de plus en plus de la chaleur?
Vito Catania : « Ce n’est pas nouveau qu’il fasse chaud en Sicile, nous sommes habitués ! Pourtant nos vignes de Carjcanti et de Nero d’Avola pour nos crus de Pachino sont magnifiques. Ce n’est pas seulement parcenque le vignoble Gulfi est en bio, c’est aussi parce que chez Gulfi il n’y a pas que les hommes qui sont habitués à de fortes chaleurs. Nos vignes le sont aussi car nous avons mené la vie dure à ces sélections massales. L’irrigation est inutile pour faire de grands vins en Italie et chaque nouvelle année nous conforte dans cette approche. La minéralité, la belle acidité, la fraîcheur, la digestibilité…vous pouvez utiliser tous les mots que vous voulez, le résultat se retrouve dans le vin et le travail « Sans irrigation » que nous avons mené seul depuis toujours en Sicile nous prouve encore, avec des années particulièrement chaudes récemment, que nous avons choisi la bonne route. »
Cette approche « Sans irrigation » ne rend-elle pas votre travail plus compliqué?
Vito Catania : « Il est sûr que le « Sans irrigation » n’a pas seulement un impact sur le goût du vin. Il a aussi un impact sur nos rendements. Nous le voyons très bien, nos raisins sont souvent plus petits mais en même temps ils sont plus concentrés. Quelle concentration de parfums pour nos Carjcanti et nos Nero d’Avola de Pachino ! Comme d’habitude, nous ne faisons pas un grand nombre de bouteilles mais c’est toujours un vin équilibré et plein de saveurs comme nous les aimons chez Gulfi. En ce qui concerne Reseca, notre situation unique sur l’Etna, à 900 mètres d’altitude dans un spectaculaire amphithéâtre, apporte une maturité particulière à nos raisins. »
Le fait de cultiver vos vignes en « Albarello » vous aide t-il dans ce travail sans irrigation ?
Vito Catania :« C’est bien sûr un sujet que nous aimons régulièrement aborder avec quelques grands noms de la viticulture à travers le monde, que ce soit à Châteauneuf du Pape, en Napa Valley ou en Australie. On se rend compte que planter des cépages qui n’ont jamais connu nos terres ancestrales ne donne aucun résultat probant: les vins sont simplement, comment dire, simples. En plus les vignes souffrent et donc il faut irriguer…Même chose pour les plantations: l’albarello convient parfaitement à nos vignes de Nerelo Mascalese et de Nero d’Avola en leur donnant une protection supplémentaire face aux attaques externes comme le soleil. Mais c’est un travail énorme et il faut être dans les vignes plus souvent. Comme le faisaient nos grands-pères à l’époque! »
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